NAÄN

Il fut bâptisé Naän, et naquit non loin de Qyrre. Son père, Callus, était bûcheron, travaillait d'arrache-pied dans une petite compagnie, qui fournissait les menuisiers, ébénistes et autres artisans de la ville, pour un salaire de misère. Sa mère, Raysse, était dans la Garde de Qyrre, et était très souvent en patrouille sur le fleuve, et peu à la maison. Leur maison - si on pouvait appeler ça une maison - était surtout composée d'une cabane en bois au bord de la forêt, près de la scierie, avec un toit en chaume et une isolation plus qu'aléatoire. Il n'y avait que deux pièces, une pour dormir, une pour tout le reste. Pour se laver, ils allaient se baigner au bord de la Ratterlïn, souvent bien fraiche. Il grandit ici, ballotté entre cette petite cabane, le chantier de bois et, l'après-midi l'éducation sommaire d'un professeur pour tous les enfants des alentours. Son père essaya de le former au maniement délicat de la hache de bûcheron, sa mère à l'épée, mais il était aussi doué pour manier les objets tranchants que pour se faire des amis.

Le résultat fut un jeune garçon amer, sans avenir, sans ambition, qui errait sur le campement de son père ou entre les jupes de sa mère, apprenant petit à petit de nouveaux talents, bien plus utiles à son goût pour survivre. Chantage, vol à la tire, quelques notions d'argent pour faire de bonnes affaires... Rapidement, il se fit un petit nom dans le monde des secrets... et dans la milice de Qyrre. Il finit par être arrêté à l'âge de quinze ans, mais échappa à une peine. Cependant, il n'échappa ni à son père, ni à sa mère, qui se firent un plaisir de le corriger. Lui, qui avait pourtant été élevé dans l'honnêteté et le respect des autres... comment avait-il pu tomber si bas ? Oui... comment ?

Il décida alors de s'enfuir de chez lui, abandonnant derrière lui cette famille qui ne le reconnaissait pas... et qu'il ne reconnaissait plus depuis longtemps. Amer, frustré, il monta vers le nord, suivant la Ratterlïn. Il erra pendant de très longs mois, suivant le cours d'eau et survivant à peine. Il atteint Sindël à la fin de l'Eté, et y vécut une petite année avant de partir à nouveau. Pendant trois années, il erra sur les routes et se contenta de menu larcins, détroussant les voyageurs égarés ou endormis, volant les caravanes sans surveillance... juste pour survivre. Il poursuivit sa route, enfin, jusqu'à Belisaëre, la belle capitale. Il découvrit alors un monde beaucoup plus riche, plus extravagant, plus intéressant aussi. Vagabond des rues, il était invisible, une ombre se nichant dans un petit recoin, et il apprit beaucoup, beaucoup de choses. Il passa un temps interminable à se renseigner, à arpenter les chemins alentours, à contempler chaque devanture... Oui, cet endroit était parfait pour se faire la main une bonne fois pour toutes. Il y resta cinq années, où il échappa aux gardes et à son destin de petite frappe, et où il se forgea une petite réputation en tant que voleur, ainsi qu'une petite fortune. Il dépensa près de la moitié de cet or dans l'achat de deux dagues jumelles, et en fit consacrer une.

Il apprit à se défendre à la dure, avec la nature comme seul allié. De nos jours, ceux qui l'ont connu se demande où il est, s'il n'est pas mort quelque part. On ne l'entend jamais souvent, il n'est qu'un songe, un murmure, une rumeur. Il n'est pas mort, non, il erre seulement, sans loi ni maitre, sans but ni désir. Il n'est qu'une image, un reflet, une lueur, une ombre... Et il cherche. Il cherche un but, une destinée, un héritage... n'importe quoi qui puisse lui donner ce qu'il désire.
Et il ne sait pas encore ce qu'il désire.

Possessions / Armes :
Asän & Eryse ; deux dagues jumelles. Elles sont très simples, la poignée recouverte de cuir pour une prise plus confortable. Pour chacune d'elles, la lame mesure 25cm. Eryse est une lame consacrée.