Le Calendrier d'Argent, écrit par Thaendil en l'an 1971 du Calendrier d'Argent ; (extraits)
Nous appelons notre époque l'Epoque Moderne, bien qu'elle commence à être particulièrement vieille. Elle débute en l'An 0 du Calendrier d'Argent, lorsque le Roi Markil et ses deux demi-frères, Estan le Vaillant et Morinoth le Taciturne établirent les Trois Symboles : L'Etoile d'Argent qui guide les hommes dans la nuit, l'Epée d'Argent qui défait les ennemis du peuple et la Clé d'Argent qui garde les Portes de la Mort.
Ces trois symboles permettent depuis d'identifier la provenance de certains parchemins et ainsi de s'assurer de leur authenticité, car nul n'oserait prétendre qu'il est d'une de ces grandes lignées sacrées, encore plus au début de notre ère, où ne pas les défendre fut un crime de hautre trahison.
Le premier siècle de notre ère montre un certain intérêt, très nouveau, pour l'Ancelstierre, notre voisin du Sud. L'établissement du Périmètre sur le versant Sud du Mur et l'ouverture d'un poste-frontière permi notamment les échanges de population mais également l'arrivée de nouveaux produits dans nos contrées. Nouvelles cultures et techniques, cet apport fut généreux, mais nous accabla également. Quelques siècles furent suffisant pour oublier certaines de nos traditions, et certains savoirs furent perdus. Qui parmi nous aurait ne serait-ce que la moitié du savoir nécessaire à forger une lame dans la Charte ? Qui pourrait Faire une nouvelle Morfënd, qui orne fièrement la hanche de l'Abhorsën depuis des générations ?
(...)
Une période trouble de notre histoire prend sa source en l'an 904, plus communément connu comme
Le réveil de Nazeën. La plupart des écrits portant sur ce sujet son datés d'au moins quatre cent ans après ces évènements, et pour approfondir ces quelques mots je citerai notament une grande historienne de notre ère, Viscania Chanteliere, une Clayr qui aurait eu la Vision du Passé :
Le Réveil de Nazeën n'était pas une simple coïncidence, une trouvaille d'un autre âge tombée par hasard entre de mauvaises mains. C'était le Sorcelier, celui que l'on nomme tristement Mesthbach, qui prévoyait de prendre le pouvoir et détruire définitivement la puissance de la Charte. Il avait besoin pour cela d'une grande puissance et il étudia le passé, persuadé - à raison - qu'il y trouverait ce qu'il cherchait. Il déterra Nazeën, et l'utilisa pour détruire d'abord la lignée des Abhorsën. Combien périrent sous sa lame ? Pas moins d'une cinquantaine, répartis sur près de trois cent années. Il mit fin à une ère de paix et de prospérité et entraina dans son sillage un nombre impressionnant de Nécromants, tous plus avides de pouvoir et d'immortalité.
Viscania mourut en 1471, mais ses écrits continuent d'être pour moi une grande source d'inspiration, et me motive à toujours mieux connaitre le passé. On assista en 1204 à la première manifestation d'une union entre Clayr, Abhorsën et Rois, qui permit de sceller la terrible dague au coeur du Lac Rouge. Lorsque Mesthbach réussit à faire s'effondrer la lignée des Abhorsën, ce fut Asëlla elle-même qui se rendit au Palais Royal, et qui y chercha son prochain maitre. Khirseën, la jeune princesse qui hérita de ce lourd fardeau, n'avait alors que quatre printemps : elle mourut jeune, après avoir donné un seul héritier à sa lignée.
(...)
Abhorsën, Sang Blessé, écrit par Thaendil en l'an 1984 du Calendrier d'Argent ; (extraits)
(...)
Entre l'an 904 et l'an 1731, la lignée des Abhorsën fut pauvre et leur vie tourmentée et difficile. Mesthbach avait été vaincu et définitivement renvoyé par-delà la Neuvième Porte, et son corps purifié par un brasier, mais Nazeën était toujours là, et ce qu'il avait déclenché avait survécu. Ils affrontèrent courageusement et avec brio tous les Nécromanciens avides qui voulurent les faire disparaître, et leurs noms trônent fièrement dans le Livre de la Vie. Il fut extrèmement rare qu'un ou une Abhorsën engendre plus d'un héritier, et ils ne vivaient généralement pas longtemps. La Dynastie des Sharaën qui gouvernait alors l'Ancien Royaume comptait plus d'une dizaine d'héritiers potentiels pouvant prendre le rôle d'Abhorsën en cas de fin prématurée, et ils étaient tous formés au combat. Deux bâtard royaux, Listha Sharaën et son frère jumeau Ysdol Sharaën furent en 1507 célébrés comme les meilleurs combattants de tout l'Ancien Royaume, et quelques récits et chansons leur rendent hommage aujourd'hui encore.
(...)
Une autre sombre période entâche notre Histoire. Elle s'étend de l'an 1562, à la mort de la Reine Sahanea Sharaën, la Dernière Reine comme on la nomme, jusqu'aux années qui suivent la Restauration du Royaume. Pour des raisons de praticité, je choisirai l'an 1946 comme fin de cette terrible situation, l'année où l'Ancien Royaume ferma définitivement ses frontières avec l'Ancelstierre. Plusieurs évènements très importants se succèdent et entâchent plus encore cette situation qui n'était pas idéale.
Sahanea était une Reine autoritaire, et son fils aîné Jydal avait hérité de son désir de domination, qui se couplait sauvagement avec sa peur d'être dépassé, dominé lui-même, impuissant. Il était un très bon guerrier et un politicien correct, mais ses deux soeurs cadettes étaient meilleures que lui en magie, et son demi-frère Azureën - qui était certes son aîné, mais bâtard et donc dernier dans la succession - était un bien meilleur combattant. Il chercha des années un moyen de devenir plus puissant, et se pencha malheureusement sur le pouvoir de la Franc-Magie, y trouvant là un intérêt que tous considéraient comme malsain. Sahanea considéra un temps de lui refuser le trône et cela provoqua tant sa colère qu'il disparut pendant près de dix ans. Nul ne sait ce qu'il advint de lui, mais lorsqu'il revint au Palais Royal, tous comprirent qu'il avait changé - et en mal.
Ce qui se passa, par la Charte, il m'en coute énormément de vous le conter sans que ma plume ne tremble sur ce parchemin ! Il est de ces crimes impardonables et injustifiables, des abominations sans nom ! Le Prince Jydal brisa deux des Grandes Pierres de la Charte. Pour ce faire, il égorga lui-même ses deux soeurs et sa mère, et il répendit leur sang sur les Grandes Pierres, jusqu'à-ce que deux d'entre elles se fendent comme lorsque la foudre fend un vieil arbre. Je n'ose imaginer la souffrance de la Charte et de tous les Mages Chartreux du pays. En 1562, retenez bien cette date, deux Grandes Pierres baignaient dans le sang des Rois, et nul n'avait plus assez de pouvoir pour arrêter Jydal. Il ne règna pourtant pas longtemps, car en à peine dix années, le peuple entier s'était enfui, laissant derrière lui la désolation d'un royaume en proie au mal le plus profond. La population de l'Ancien Royaume n'était qu'à peine au tier de ce qu'elle fut vingt ans en arrière, et la Mort en avait accueilli près de la moitié. Les Morts se relevaient aussi vite qu'ils étaient tombés, ce fut une ère de terreur et de noirceur. Plus de dix Abhorsën se succédèrent entre 1562 et 1717, tous échouant à détruire l'origine du mal. La Charte fut maudite par le sang, et évoquer les Grandes Pierres de la Charte fut impossible, aucun homme ni aucune femme ne pouvait parler de ces évènements, les mots restaient dans leurs gorges, étouffaient les pensées.
Les Clayr ne perdirent cependant pas espoir, et à raison. Elles purent retrouver par-delà le Mur une héritière du Sang des Abhorsën, Esthel. Son père l'avait envoyé en Ancelstierre pour qu'elle y grandisse, et elle y grandit ainsi, ignorante de la Magie et de son sang, ce qui lui sauva la vie autant que possible. Si ce nom vous parle déjà, c'est parce qu'il est gravé à Sacre-Combe au-dessus de sa scépulture. Elle qui n'avait presque aucune connaissance de la Charte et qui n'avait jamais vu son pays natal, elle put mettre fin à ce malheur. Son esprit et son courage inspire encore aujourd'hui ses héritiers. En 1719, après deux années à traverser l'Ancien Royaume, elle scella le corps de Jydal et y lia son esprit. L'endroit où il est retenu demeure secret, mais son esprit est éteint par Ranna, son corps immobile et son lieu de repos scellé par une puissante Magie de la Charte que nul ne saurait briser sauf celui qui l'a fait.
(...)
Plus étrange encore, ce fut à Sacre-Combe qu'Esthel retrouva le dernier porteur de la lignée des Rois. Azureën, demi-frère de Jydal, avait été scellé par un sort malfaisant mais pourtant vivait toujours, et elle le délivra. Si son rôle dans cette épopée est encore méconnu, il lia une relation si forte avec sa sauveuse qu'il l'épousa, et ils devinrent ainsi Roi et Reine de l'Ancien Royaume - et reposent ainsi aujourd'hui à Sacre-Combe. Attristée par ce savoir perdu qu'elle n'aurait jamais l'occasion de connaitre, Esthel décréta en 1727 que l'histoire et les évènements qui se déroulaient dans l'Ancien Royaume seraient écrits et conservés par les Clayr, afin que les générations futures sachent ce que leurs ancètres avaient affrontés et comment s'en prémunir. Ce fut le début de ce que l'on appela la Restauration du Royaume.
Cela facilite grandement mon travail, et il est bien plus aisé de se procurer des informations fiables depuis ce décret. Malheureusement la délivrance d'Esthel ne mit pas fin à cette période de tourments.
(...)
Entre 1781 et 1816, l'Ancelstierre, qui était assailli de réfugiés venant du Sud et de l'Est, profita de l'immense faiblesse de l'Ancien Royaume et de son manque de population pour envoyer ces pauvres âmes dans le Nord, dans notre contrée. Si le sang neuf n'était pas à proprement parler un problème, ces pauvres hères n'avaient aucune idée de ce qui les attendait de ce côté du Mur. Il est étonnant de voir à quel point les choses communes ici-bas ne sont que légendes et contes pour enfants dès lors qu'un Mur est dressé entre deux cultures. Au Sud, la Magie n'existe pas, les Morts restent Morts et la chaleur monte bien haut et ne descend que rarement si bas.
Près de la moitié de ces réfugiés perrirent sur le chemin, et un tiers des survivants au moins fut capturé par des Nécromants peu scrupuleux qui trouvaient là une réserve de futurs cadavres tous frais et facile à attrapper. Cela affaiblit grandement un pouvoir royal à peine remis et une lignée d'Abhorsën toute fraiche et grandement ignorante. Nos ennemis étaient nombreux et semblait ne jamais s'essouffler.
(...)
Ces réfugiés étrangers à la peau bazanée s'installèrent principalement au Sud de l'Ancien Royaume, près du Mur, et notamment à Basserive et Robleville, près du Lac Rouge. Ces réfugiés posèrent tant et tant de problèmes à l'Ancien Royaume - avant d'y être finalement tôlérés de nos jours - qu'il furent à l'origine de la Guerre du Mur, neuf années de combats aux abords de la frontière avec les Ancelstierrains. Mon propre père est mort dans cette guerre monstrueuse et injuste, née de l'exaspération et de la colère d'un peuple envahi, et de la frustration de ceux qui les avaient expatriés. Malgré les négociations, l'Ancelstierre refusa de cesser d'envoyer ses propres indésirable dans le Nord, et l'Ancien Royaume n'ayant pas les ressources pour gérer ces flux imprévisibles et paniqués, ils décidèrent de fermer le passage du Mur, dans les deux sens, à la fin de l'automne 1937. Outrés, ces Ancelstierrains, qui semblaient considérer l'Ancien Royaume comme un bout de terrain qu'ils possédaient, déclarèrent la guerre et inconscient du danger, s'élancèrent contre le Mur.
Cette guerre fut remportée par l'Ancien Royaume en 1946, lorsque l'Ancelstierre abandonna l'idée après avoir fracassé tant d'hommes contre ce Mur imprenable. On raconte que la moitié de leurs soldats seraient devenus fous, et il semble qu'ils aient eux-même pris conscience du fait que la Magie de l'Ancien Royaume les dépassait complètement. Espérons pour leur bien être comme le notre qu'ils n'essayent plus jamais de tenter une nouvelle action aussi vouée à l'échec, et espérons même qu'ils reprennent les colis de chair qu'ils avaient si gentiment donné à nos ennemis...
(...)
Les bienfaits du Sang, manuscrit (lettre) écrit par Mustila Noiremane en l'an 2453 du Calendrier d'Argent (destinataire inconnu) ; (extraits)
(...)
Peu d'hommes et de femmes se seraient, à l'époque, souciés de savoir ce que cette immigration pouvait apporter de bon. Dans les années 2000 du Calendrier d'Argent, nul ne se doutait encore que ce nouveau sang nous offrirait des enfants gracieux et robustes. Chacun n'y voyait que l'installation d'étrangers sur la terre de leurs ancètres, et peu supportaient de voir ces ignares fouler le sol de l'Ancien Royaume. De nos jours, il n'est plus rare de voir une peau plus foncée errer dans n'importe quel village, et ils sont citoyens de l'Ancien Royaume tout autant que nous. Ils ont su s'adapter, conserver certains de leurs parlers mais surtout, ils ont appris de nous ce qu'ils devaient apprendre pour survivre et pour nous permettre de vivre ensemble. Il est également surprenant de voir que certains d'entre eux se sont révélés être de très puissants Mages Chartreux, si tôt qu'ils eurent l'autorisation de pratiquer cette magie - depuis 2046, si ma mémoire ne me fait pas défaut.
(...)
Je suis certaine que vous regardez mes écrits en vous demandant pourquoi je vous offre ce savoir - ou bien peut-être vos yeux s'écarquillent en se demandant ce que cette vieille femme vous veut, et de quel savoir elle cause. Ma chère, vous ignorez probablement tout de ce qui pourrait se passer bientôt. On m'a dit que vous en aurez besoin, aussi je vous offre ma sagesse. Considérez les étrangers comme des invités. Enseignez leur votre savoir - non pas tout, mais ce qui est nécessaire. L'Histoire est un professeur, vous en conviendrez comme moi. (...) Quelques siècles nous séparent de la dernière grande guerre qu'à connu l'Ancien Royaume, mais posez vous cette question : si à l'époque, l'Ancelstierre s'était arrangé avec nos Rois et Reines, et que ces derniers avaient accepté d'enseigner à ces réfugiés la Charte et ses bienfaits... combien d'entre eux auraient survécu ? Mais maintenant qu'ils ont été massacrés il y a des siècles, et qu'on les traite comme des étrangers alors même qu'ils partagent notre terre et notre magie depuis plus de quatre siècles, il est trop tard pour faire marche arrière. C'est ce que tous semblent penser, et ils se trompent !
(...)
D'autres viendront, j'en suis persuadée. D'autres viendront et auront besoin de notre sagesse pour survivre dans ces terres et pour ne mettre en danger aucun des notres ! Et cela, ma chère, c'est votre rôle d'en avertir le monde. Parlez à votre père, parlez à vos soeurs ! Cessez d'agir comme une enfant sous prétexte que le monde ne tourne pas autour de votre poitrine, et pressez les votres de comprendre que cette situation ne peut plus durer !
(...)
La Grande Dynastie, écrit par Chaäm en l'an 2624 du Calendrier d'Argent ; (extraits)
C'est en 2132 que s'éteint la Dynastie des Sharaën. Maladie et poison semblent en être les principaux instigateurs à nos yeux si l'on peut accéder à toute la sagesse des Clayr, mais de nos jours ces causes importent peu. Si les Sharaën n'étaient plus, ce n'était pas le cas de la lignée royale, et on alla chercher une cousine éloignée, qui fut élue et choisie, alors qu'elle n'était pourtant pas la prochaine dans la ligne de succession. Quelle qu'en fut la raison, cette décision, nous pouvons le dire de nos jours, fut une bénédiction pour notre civilisation.
(...)
La Reine Thasaielle Lunarys fut la première de sa dynastie. Son gouvernement fut difficile à mettre en place, et si elle n'admettait que rarement ses tords, elle avait toujours la décision la plus juste, la plus équitable. Le bien du Royaume passait avant toute chose, et ceux de ses conseillers qui refusaient de le voir et qui n'oeuvraient qu'à s'enrichir et se protéger furent écartés. Ce fut un règne prospère et de loin l'un des plus propres - dans le sens où il n'y avait guère de corruption ni de grandes attaques de Nécromant - depuis la Reine Esthel et du Roi Azureën.
(...)
En 2194, elle quitta ce monde et laissa sa place à l'aîné de ses trois fils, qui devint le Roi Giscar Lunarys. Son règne n'est guère intéressant, il régna sur un Royaume en paix, dont la prospérité s'établissait, et son seule rôle de monarque fut alors de procréer et de donner des héritiers à la Courronne. Il en donna deux, Messthal et Esim.
Le Roi Messthal fut courronné en 2241 à l'âge de 28 ans. Il avait déjà une fille Laellys, et agrandit leur famille de six garçons au court de son règne. La lignée Royale était sereine, certaine d'avoir un avenir. Quelques conflits éclatèrent au cours de son règne, mais ses fils se montraient dignes de leur héritage, et ils manièrent avec vaillance les outils de la guerre autant que ceux de la diplomatie.
(...)
En 2279, le Roi Messthal mourrut et sa fille, Laellys, devint reine à son tour à l'âge de 41 ans. C'est une période un peu plus chaotique qui s'en suit, car elle décéda très peu de temps après, des suites d'un accident de chasse. Son jeune et unique fils, Sirus, n'avait alors que 12 printemps lorsqu'il devint Roi, en 2282. Il n'eut aucune décendance et fut assassiné en 2299.
Le Roi Esim monta sur le trône en 2300. Il était neuveu de la Reine Laellys et nommé d'après son grand père, frère du Roi Messthal. S'il n'eut rien de particulier de sa longue vie, il marqua notamment l'Histoire de part l'incroyable nombre de fils et filles bâtards qu'il eut, et dont un nombre incalculable s'est perdu dans la nature. Aujourd'hui se trouvent certainement parmi nous des descendants du Roi Esim, et qui l'ignorent autant que nous l'ignoront. Les Clayr de son temps eurent beau le prévenir du danger qu'il faisait peser sur son royaume, il continua de distribuer sa semence sans en avertir personne.
Le Roi Thasam n'était pas le fils d'Esim, mais son petit-fils. Il monta sur le trône en 2361 à l'âge de 17 ans et régna paisiblement jusqu'à sa mort. Son fils, le Roi Eban, fut courronné en 2417. Son règne fut intense, et il fut très longtemps considéré comme l'un des rois les plus diplomates et pacifistes. C'est notamment lui qui permit aux descendants des immigrés du Sud de jouir du même statut social, juridique et politique que les
véritables citoyens de l'Ancien Royaume.
(...)
La Reine Dracina obtint le pouvoir en 2469, sa fille Niellë en 2517 et sa petite-fille Yalda en 2541. Ce furent trois règnes qu'il faut mentionner car ils existent, mais la situation fut stable et ne comporta rien de particulièrement étrange. La vie s'améliora progressivement, comme dans tout pays en paix qui jouit d'une prospérité durable.
Le Roi Pseht fut intronisé en 2587, il considéra un temps de rouvrir le Mur et de reprendre les échanges avec l'Ancelstierre, mais aucun de ses conseillers n'approuva l'idée et elle fut oubliée. En 2615, son fils aîné, le Prince Markil, refusa le trône et s'exila volontairement pour aucune raison valable à nos yeux. Il séjourna d'abord avec les Clayr, puis les Abhorsën, avant de périr en 2620, au cours d'une étrange quète dont nul ne sut rien. Ce fut donc son frère, le bon Roi Mithil, qui prit sa place sur le trône et qui gouverne de nos jours.
(...)
Le Prince Togrir, qui n'est aujourd'hui pas bien haut et pourtant, qui présente déjà les prédispositions qui siéent à son futur devoir, sera sans nul doute aussi digne que ses ailleux du sang qui coule dans ses jeunes veines.