Il y a maintenant dix-huit ans, en l’an 2657 du Calendrier d’Argent, naissait Thasaël Ellisaël Lunarys qui ne tarda pas à être baptisée. Une petite princesse issue du Roi Togrir et de la Reine Ellisaël. Cadette du prince héritier Eban. Un rayon de Soleil supplémentaire dans cette ère de paix. Bientôt, quelques nuages vinrent assombrir le ciel. Tel un présage de l’avenir. La Reine Ellisaël décéda peu de temps après l’accouchement. Un deuil pour le royaume. Une absence pour l’enfant. Pourtant, Ellisaël est toujours là. Au travers de sa fille qu’elle n’a pas eue le temps d’aimer. La jeune souveraine a les yeux de sa mère. Son petit nez. Et surtout. Oui, surtout. Son sourire tendre.
La petite princesse vécut une enfance paisible dans le confort du palais. Alors que certains petits enfants grandissaient dans des conditions de vie parfois précaires, la rousse ne connut jamais ce genre de situation. Unique fille légitime de la famille, Thasaël a toujours été sujette aux chouchouteries de ses frères. Être le centre de l’attention aurait pu faire d’elle une peste capricieuse, mais ce ne fut jamais le cas. Elle se contentait de rendre l’amour à ses frères. Peut-être aurait-elle aimé davantage de gestes de son père. Parfois, elle en soufrait. Il était le seul parent qui lui restait. Il lui fallut du temps pour comprendre. Comprendre que malgré sa fonction, Togrir aimait sa fille. A sa manière. Même s’il ne pouvait toujours être là pour elle.
Si Thasaël n’est jamais devenue une princesse capricieuse, c’est qu’elle rêvait secrètement d’ailleurs. D’une vie d’aventures. Elle aimait ses belles petites robes et son palais, mais elle se plaisait à s’imaginer aventurière intrépide au grand cœur. Elle lisait jusqu’à des heures indues pour son âge des livres d’aventures. Mieux encore, des récits de vrais aventuriers. Elle ne se lassait jamais de jouer avec ses frères aux chevaliers et boudait lorsqu’ils osaient lui assigner le rôle de la damoiselle en détresse. Et puis, un soir, elle fugua. A elle la vie rêvée d’aventures ! L’expérience ne dura toutefois pas bien longtemps. Juste assez pour prendre peur dans une rue déserte de la capitale face à un voleur. Elle rentra bien vite d’elle-même. Elle comprit alors qu’il est moins dangereux de lire des histoires que de les vivre. Toutefois, cette mésaventure ne lui enleva jamais son désir de voyager à travers tout le royaume.
L’éducation qu’elle reçut fit d’elle une jeune fille cultivée. Nullement destinée au trône, elle n’eut que des bases en politique – juste assez pour comprendre le monde dans lequel elle vit – et aucune notion en science militaire. Son éducation se concentra davantage sur l’Histoire, la Géographie, les Arts et l’Étiquette. Cette dernière l’ayant toujours royalement ennuyé. A l’inverse, l’Histoire et les Arts lui plurent facilement. L’adolescence fut le temps pour de nouveaux enseignements. Elle apprit à manier la dague et l’arc. Elle n'aimait pas se battre, mais s’entrainer avec Thosil et Eban l'aidait à passer outre. Même si elle souffrait pour eux quand ils se blessaient. C’est pourquoi aujourd’hui, si elle n’a pas la force d’un chevalier et qu'elle répugne à faire acte de violence, Thasaël est beaucoup moins fragile qu’elle ne le parait et sait se défendre. Toutefois, elle n’apprit pas le maniement de l’épée et la magie. Ce qu’elle regrette depuis l’assassinat de son père et de son frère.
Quand elle était encore une princesse, Thasaël a toujours aimé être proche de son peuple. Du moins, aussi proche qu’une princesse pouvait l’être. Elle a toujours pris plaisir à voir du monde. Mieux encore, se promener dans sa capitale. Elle aimait parler aux gens et il ne fallait rien de moins que les gardes de la Ville pour l’empêcher de s’aventurer trop loin ou faire de mauvaises rencontres. Elle apprécie encore ses promenades, mais les choses sont différentes. Sa garde royale la prive désormais d’un contact plus direct avec son peuple. Ceci pour la protéger. Et cela l’attriste. Elle estime qu’il est de son devoir de protéger son peuple et qu’elle n’a pas à être protégé de lui.
Et puis. Le fameux jour. Le drame. La réalité est que rien n’annonçait que ce jour-là plutôt qu’un autre tournerait une page dans la vie de Thasaël. C’était une journée banale. Ordinaire. Le repas l’était tout autant. Une réception parmi tant d’autres. Elle était à la droite d’Eban. Ils discutaient de tout. Surtout de rien. Elle le taquinait à propos d’une proposition de mariage le concernant. Il le lui rendait bien en faisant remarquer les regards insistants que portait à son égard un jeune noble assis plus loin. Ils plaisantaient ensemble du nombre d’enfants qu’elle aurait. Tout allait bien dans le plus merveilleux des mondes.
Une lame. Un geste vif. Thasaël n’eut pas le temps de réagir. A peine le temps de comprendre. Eban se retrouva dans ses bras. Agonisant. Elle cria. Pris par surprise, Thosil ne sut que faire. Le sang qui coulait du corps de jeune prince se diluaient dans les larmes de sa cadette. Elle ne put réagir. Elle n’eut rapidement plus la force de crier à l’aide. Il n’y avait plus que les larmes qui perlaient. Comme si son corps refusait de faire autre chose. Il fallut que les gardes la force à libérer Eban de son étreinte. L’annonce de l’assassinat de son père n’aida pas à la calmer. C’est ainsi qu’elle devint reine. En espérant que tout soit un mauvais rêve.
Non sans anxiété, la jeune princesse Thasaël est désormais Reine de l’Ancien Royaume. Elle a peur. Peur de ne pas être à la hauteur et ne sait pas ce qu’elle ferait sans ses conseillers. Marquée par l’attaque, la souveraine souhaite devenir plus forte. Apprendre l'art de l’épée et de la magie. Particulièrement la magie curative. Elle aimerait pouvoir soigner ceux qui souffrent. Si elle n’aime toujours pas se battre et que la vue du sang de l’innocent qui coule l’a fait toujours souffrir, elle a conscience qu’elle doit être préparée au pire. Encore. Et peut-être plus aujourd’hui que par le passé.
Le Roi est mort. Vive la reine ! C’est le début d’un nouveau chapitre dans l’Histoire de l’Ancien Royaume. Certains diront qu’elle n’a pas les épaules. Que cette petite Reine ne sera que le pantin de ses conseillers. Elle est encore naïve, il est vrai. Elle est toute jeune, c’est un fait. C’est toutefois un défaut dont elle se corrige chaque jour. Si elle est inexpérimentée, personne ne saurait mettre en doute son implication et sa volonté de faire le bien pour son peuple. Sachez bien qu’elle sera toujours là pour vous protéger. Comme une mère protège ses enfants.
« Moi vivante, personne ne souffrira. »
Thasaël Ellisaël Lunarys, Reine de l’Ancien Royaume
Possessions / Armes : Les possessions de Thasaël étant vaste du fait de sa nature royale, nous nous concentrerons sur ce qu’elle porte régulièrement.
Un camée à l’effigie de Zanas, le premier des Rois. Il est monté sur une monture d’or. S’il peut être porté en broche, un ruban en soie luxueux permet de le porter autour du cou également. Discret pour une souveraine, sa valeur est sentimentale. En effet, ce bijou appartenait à l’origine à sa mère. Il a été offert à Thasaël par son père pour ses dix ans.
Une chevalière en or blanc frappée au symbole de la Famille Royale : une épée argentée. Thasaël la porte à l’auriculaire droit.
En armes, la jeune Reine dispose d’une dague, appelée Lux, qu’elle ne quitte plus depuis l’assassinat. Elle la cache au niveau de sa ceinture. Elle possède également un arc.